France Souveraine tient à adresser son soutien à toutes les agricultrices et à tous les agriculteurs qui luttent dans chaque région du pays pour le droit de vivre dignement de leur travail.

Depuis le lancement de notre mouvement citoyen, l’agriculture représente un enjeu majeur dans ce que nous prônons : la reprise en main de nos moyens de production et le droit d’en disposer souverainement.

Ainsi, les revendications des agriculteurs trouvent un écho particulier à nos yeux. La PAC a renié son objectif originel : nourrir les populations et protéger les producteurs. Devenue la carotte du productivisme, elle n’est plus que le porte étendard d’un libéralisme mortifère, qui sous couvert d’apporter des opportunités économiques met en concurrence les hommes et valorise le moins-offrant ; à leur insu et à l’insu des terres.

Produire sur notre territoire en priorité ce que nous mangeons ne relève pas d’une coquetterie intellectuelle mais d’un impératif vital. Pour sauver l’agriculture française mais aussi européenne, il est impératif de repenser entièrement le système de subvention pour qu’il réponde à l’instauration d’un modèle agricole et alimentaire viable, respectueux de l’environnement et à l’élévation du niveau de vie des producteurs par la juste rémunération de leur travail.

Il nous est insupportable également de voir sur nos étals des aliments venus des quatre coins du monde moins chers que ceux produits dans le respect de l’environnement à quelques kilomètres de nos lieux de vie. Cette semaine encore, la Commission INTA de l’Union Européenne a validé des accords de libre-échanges avec le Chili, le Kenya, et travaille à un accord avec le Mercosur ; en pleine crise agricole. Ces traités se traduiront également par un bilan carbone catastrophique alors que l’heure est à la résilience au changement climatique.

Tout cela n’est finalement qu’un crachat aux visages de tous ceux qui depuis des semaines se mobilisent pour le droit de vivre de leur travail. Un crachat également à toute la population qui soutient massivement le mouvement.

Non contente de tirer prix et revenus vers le bas, ce système va même jusqu’à générer une délétère concurrence intra-européenne quand les différences des niveaux de vie s’ajoutent au non-respect de normes pourtant communes aux états membres de l’UE. Pour les agriculteurs français, cette injustice à des conséquences dramatiques. Rappelons que selon les derniers chiffres, chaque jour plus d’un agriculteur met fin à ses jours, se suicide.

Protéger nos producteurs est un enjeu de souveraineté certes, mais c’est également un enjeu humain.

Enfin, nous sommes scandalisés par l’injuste répartition de la valeur sur la chaîne agroalimentaire. Les lois EGALIM qui devaient garantir une meilleure rémunération aux agriculteurs ne sont pas respectées, au grand étonnement du gouvernement qui découvre que les négociations entre l’Industrie Agroalimentaire et la grande distribution peuvent contourner le dispositif.

Cette hypocrisie insupportable continuera malgré l’instauration des contrôles promis par l’État, puisque les négociations continueront de se faire dans le cadre européen, dérogeant ainsi aux lois françaises.

En tant que mouvement citoyen, nous nous réjouissons de ce soulèvement populaire. Nous continuerons d’œuvrer chaque jour pour dénoncer le viol du droit, garanti par la Constitution, qu’ont les Français de décider par et pour eux-mêmes.

Agricultrices, agriculteurs, dans cette lutte de chaque instant, les membres de France Souveraine sont à vos côtés.

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